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Histoire

Découvrez ici l'histoire du château de Derval ...

 

Si la lignée des seigneurs de Derval semble remonter à la fin du XIè siècle, ce n’est sans doute qu’entre 1280 et 1330, époque où la seigneurie de Derval paraît avoir atteint une certaine importance (témoin la correspondance des Ducs de Bretagne à ce sujet), qu’un château maçonné aurait été construit à Derval.

 

Le château de Derval est essentiellement connu par la narration de certains faits de guerre particulièrement violents s’y étant déroulés à la fin de la guerre de Cent Ans, relatés par l’historien médiéval Pierre LeBaud.

L’origine de ces faits est la confiscation, lors de la guerre de succession de Bretagne, par Jean de Montfort, devenu le Duc de Bretagne Jean IV, des seigneuries de Derval et Rougé, à Bonabes de Derval, allié de Charles de Blois. En 1365, c’est donc le célèbre Robert Knolles, chef des troupes de guerre anglaises, allié de Jean IV, qui devient seigneur de Derval et de son château.

Derval n'ayant pu être repris par Duguesclin, Knolles aurait conservé son château, semble-t-il, jusqu'en 1399. Après le traité de Guérande mettant fin à la guerre de succession de Bretagne, Jean de Derval peut récupérer les terres et seigneuries enlevées à son père, et Knolles est contraint d'abandonner le château de Derval.

 

Au XVè siècle, le château et la seigneurie de Derval échoient à Jean dit de Derval, fils de Valence de Châteaugiron et Geffroy de Malestroit. Il épouse en janvier 1450 Hélène de Laval, petite-fille du Duc de Bretagne Jean V et du roi de France Charles VI. Le 19 mai 1451, le Duc Pierre II élève la seigneurie de Derval au nombre des neuf grandes baronnies de Bretagne (baronnies d'État). L’Histoire a surtout retenu Jean de Derval comme étant un grand amoureux des livres ; c’est lui qui entreprend de faire réaliser l’Histoire de la Bretagne par son secrétaire Pierre LeBaud.

Ce manuscrit, conservé à la Bibliothèque Nationale, est richement décoré de grandes miniatures en couleur, dont celle du siège du château de Derval, dont la représentation du château serait sans doute plutôt celle de celui de Châteaugiron (cf les recherches de l’historien Michel Mauger).

 

Après être passée dans la famille de Rieux en 1482, la baronnie de Derval tombe dans les mains de la famille des Laval-Châteaubriant, puis celle des Montmorency, et celle des Condé. Ayant certainement été délaissé durant tout cette deuxième moitié XVIè siècle, comme les autres châteaux de la baronnie de Châteaubriant, celui de Derval semble être encore en état de servir, puisqu’il est occupé en 1590 par les troupes du Duc Mercoeur, au coeur des guerres de religion. En 1593, les troupes du Roi Henri IV reprennent la forteresse de Derval, mais l'Édit de Nantes la condamne, ainsi que d'autres forteresses, à être démolie.

 

L’historien du XVIIIè siècle Guyot Desfontaines décrit ainsi le château en ruines en 1739.

« Pour ce qui est du siège de Derval, je n’en ai appris aucun détail : toutes les apparences font que le Prince se rendit maitre de la place. Il fut plus heureux dans cette expédition, de quelque manière qu’il s’y prit, que n’avoit été autrefois l’armée du roi Charles V, commandée par le Duc d’Anjou secondé par le Connetable du Guesclin et Olivier de Clisson, qui y perdirent beaucoup de tems, et que Robert Knolles anglois, à qui le Duc Jean de Montfort avoit donné Derval, contraignit d’en lever le siège. Aussi est-il vrai que c’étoit un château qui passoit pour être très fort en ce tems là, et qui pouvoit encore passer pour tel, dans celui dont je parle. Il etoit flanqué de neuf tours, tant grosses que petites, environnée d’estangs et de fossés pleins d’une eau courante, qui etoit retenue par des estacades. Il y avoit outre cela deux enveloppes, la première n’avoit qu’une simple muraille, la seconde contenoit quelques batimens, avant de parvenir au troisieme pont, où etoit la principale entrée. J’ai cru pouvoir m’engager dans cette petite description d’un château autrefois si fameux, et dont on ne remarque presque plus rien a présent, et je l’ai fait avec d’autant plus d’assurance qu’il est au naturel dans un vieux manuscrit de l’histoire de Bretagne, par Pierre le Baud, secrétaire pour lors du seigneur de Derval. »

 

Jusqu’à la fin des années 1980, le site sert de carrière et l'on vient puiser des pierres pour construire des maisons, ou encore pour empierrer les routes.

 

L'inscription à l'Inventaire des Monuments historiques en 1925, va toutefois protéger la tour et le site. La commune de Derval en fait l’acquisition en 1992.

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